exercé et une main sûre (1). Les registres paroïissiaux du sud- 
     
     ouest de la Nouvelle-Écosse ne-nous apportent aucun élément 
     
     de discussion, puisqu'ils sont tout entiers de la main du curé. 
     
     Mais les actes officiels, relatifs à des ventes de terre (2), et 
     
     toujours signés par quelques témoins, nous feraient croire à 
     
     une instruction, pour l’époque, très répandue : dans 55 de ces 
     
     pièces (1787-1830) on relève 200 signatures dont 166 de la 
     
     main du signataire : mais il faut remarquer que les mêmes 
     
     témoins reparaissent assez souvent. En 1789, le curé Sigogne 
     
     en arrivant dans cette même paroisse de la baie Sainte-Marie, 
     
     d'accord avec ses paroissiens, dresse un règlement pour le 
     
     bien spirituel et temporel de la paroisse ; les chefs de famille 
     
     furent convoqués pour le signer; plus de 30 pour cent 
     
     apposent leur signature. Il y avait pourtant cinquante ans 
     
     qu'on avait enlevé à ces Acadiens tout moyen de s’instruire ! 
     
    
   
   
    
     La tradition ne nous a conservé aucun nom de pédagogue 
     
    
   
   
    
     x 
     
    
   
   
    
     qui, à cette époque, se soit dévoué à l'instruction dans ce 
     
     pays des Acadiens : on est donc porté à croire qu’ils reçurent 
     
    
   
   
    
       
     
    
   
   
    
     (1) L'instruction des enfants du capitaine Doucet n’a pas été négli- 
     
     gée, et nous sommes agréablement surpris de les voir, à la Saint-Pierre 
     
     offrir à leur père sous forme d’un gracieux quatrain leurs vœux de 
     
     bonne fête. 
     
    

    
     Vers Pour Le Jour de Saint-Pierre 
     
     que Présentent à Monsieur Le Capitaine Pierre Doucet ; Mrs ses Enfans. 
     
     Les Fleurs sont vn Tribut Consacré Par l’usâge ; 
     
     Mais Flôre n’a qu’vn Temps, ainsi que tous Ses dons; 
     
     Nous Pouvons vous offrir vn plus durâble hommâge ? 
     
     Le Cœur est vn Bouquet de toutes Les Saisons. 
     
     Sans être à même de garantir la paternité de cette poésie, jusqu’à 
     
     Pie contraire il convient d’en faire honneur à la famille Doucet. Le 
     
     illet, magnifiquement enluminé, porte la signature des quatre enfants 
     
     de Pierre Doucet : chaque signature, d’une écriture facile et soignée 
     
     révèle une main différente. D'autre part ne serait-ce pas faire injure aux 
     
     Acadiens que de prétendre que la famille Doucet monopolisait l’instruc- 
     
     tion de la baie de Sainte-Marie ? 
     
    
   
   
    
     (2) Chez Isaac Leblanc, Baie de Sainte-Marie,