0 — , . cette instruction de leurs parents ; des documents prouvent cette pratique chez leurs frères du Nouveau-Brunswick. II. — Le père Sigoëne à la baie de Sainte-Marie. Halifax, malgré son antipathie pour les prêtres catholiques, comprit que le seul moyen de tenir en paix tant de sujets si justement mécontents était de leur accorder des missionnaires. Nous en trouvons toujours un ou deux en Acadie, même aux heures les plus sombres. En 1774 arriva à la baie de Sainte- DE Marie le père Bourg, le premier prêtre Acadien qui travailla parmi les siens. Il brülait de se consacrer au service de ses frères malheureux : toute l’Acadie lui fut confiée. Il ne fit que passer quelques semaines à la baie de Sainte-Marie et encou- É ragea les réunions dominicales dans la chapelle sous la pré- sidence d’un ancien : on y chantait le Xyrie, le Gloria et l'ordinaire de la messe, et l’on y faisait la lecture de l’évan- gile. Quel bonheur pour ces paysans si sincèrement pieux de pouvoir suivre dans les saints livres les prières dominicales ! Plus d’un enfant, plus d’un jeune homme, nous dit la tradi- tion, après les longues journées de travail de leurs parents, ‘ apprenaient d’eux à lire le français et le latin afin de pouvoir participer activement à la « messe blanche » (1) du dimanche. De 1788 à 1798 pas un seul missionnaire français dans la j Nouvelle-Écosse : les Acadiens supplient l’évêque de leur accorder un prêtre de leur langue ; enfin, en 1798, arrive le E père Sigogne qui devait relever le peuple acadien de la baie ; de Sainte-Marie. Devant le collège actuel de Sainte-Anne se | dresse un monument rappelant sa mémoire : monument ‘ (1) Rameau, I, p. 241.