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deux prêtres français, fidèles à leur coutume, donnèrent à ces malheureux, avec l'instruction religieuse, un commencement d'instruction primaire. Sydney fondée, la société anglicane y envoya, en 1787, un ministre qui y trouva un maître d'école anglais établi depuis l’année précédente. |
Un visiteur haut placé écrivait en 1832 au sujet de l’ins- truction donnée au Cap Breton : « La partie indigène de la population est presque sans aucun moyen de s’instruire et la population en général peut être considérée comme très mal pourvue des moyens d'acquérir même les premiers éléments .de l'éducation » (1). L'île entière et par conséquent les Aca- diens, après avoir été plus longtemps négligés que leurs frères de Sainte-Marie, bénéficieront des écoles que le gouvernement, surtout à partir de 1826, les obligea à construire. Plus mal- heureux encore, pendant les premières années qui suivirent l'expulsion, furent les descendants de 700 Acadiens, inter- nés à Halifax par le gouverneur Lawrence. Une misère sans nom les décima d’abord, puis un vrai travail d'esclaves, à Halifax et dans les environs. En 1814, un ancien soldat, Walter Bromley, établit une école pour eux à Halifax, elle s'inspirait nécessairement de l'esprit du temps, et son but était de gagner les Acadiens à la religion protestante par l’enseignement de l'anglais. Ces quelques familles, isolées, séparées du secours moral de leurs frères, ne succombèrent pas toutes. La plupart offrirent à ces avances hypocrites une résistance opiniâtre et gardèrent leur foi et leur langue et, c'est grâce à eux, que le comté d'Halifax compte aujourd’hui
6.000 Acadiens. Quant au petit nombre qui succomba, leur \
(1) Bouchette, vol. II, p. 20.
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