L'AiU ture, il enseignait aussi le catéchisme, ce qui lui valait autant de respect et de prestige que sa science; la haute estime dont on entourait ce personnage l’obligeait à conserver une dignité de tenue et de conduite qui n’était pas le moindre de ses mérites. En 1817, l'abbé André Lagarde, vicaire, puis curé de Saint-Basile, ouvrit une école où l’on pouvait recevoir une instruction beaucoup plus soignée. Ce vicaire, comme l'avait fait le père Sigogne à la baie de Sainte-Marie, tranforma le vieux presbytère en école où se pressa l'élite de la jeunesse du pays. Le jeune abbé se constitua lui-même directeur de, cette nouvelle Académie et son titre d'apôtre de l'enseignement s’ajouta à celui de curé plein de zèle pour les besoins spiri- tuels de ses paroissiens. À en juger par les résultats, les programmes de cette école ne manquaient pas, pour l’époque, d’être assez ambitieux ; le premier prêtre du Madawaska, Prospère Cyr, et nombre d’autres Acadiens qui furent plus tard les défenseurs de leurs compatriotes, passèrent par cette : école de Saint-Basile. De là aussi peut-être sont sortis ces jeunes hommes que, quelques années plus tard, le grand vicaire Langevin envoya au collège de Sainte-Anne-de-la- Pocatière, « d’où ils revinrent aider leurs compatriotes, soit dans le clergé, soit dans la magistrature, soit dans l’arène politique » (1). Mais seuls quelques privilégiés avaient l'avantage d’aller chercher une éducation plus complète au-delà des frontières de la province. Heureusement, vers 1825, s’ouvrent au Mada- waska plusieurs écoles où enseignent des instituteurs formés par les soins du curé Lagarde. Les paroisses de Saint-Bruno, (1) Albert, p. 191.