111

rire en public » (1). À la première génération succédèrent Prudent Gagnon, François Rice, Rémi Plourde, Louis Cormier et Thomas Chassé. Celui-ci professait dans sa boutique de cordonnier ; il laissa dans la mémoire de tous ceux qui le connurent un souvenir inoubliable ; son originalité, sinon sa science, l’'emportait sur celle de tous ses confrères. « Le vieux magister avait de la méthode et surtout de la semelle ; et cela, personne mieux que ses lycéens ne savait l’apprécier… Quand il voulait épatter /sic)] ses disciples, il leur citait du latin, entre autres textes, qu'il avait appris sans pouvoir les traduire, la réflexion du peintre Apelle au cordonnier qui, après avoir critiqué les sandales voulait juger du reste du tableau : Ne sutor ultra crepidam ! » (2). Puis il ajoutait dis- traitement qu’il avait fait ses études classiques sous le grand vicaire Langevin.

III. Écoles françaises

dans le nord et l’est de la province.

Les Acadiens du Madawaska, après quelques années de persécution, purent former un groupe homogène ; il n’en fut pas ainsi des autres de la province qui mirent plus de temps à se grouper et végétèrent plus longtemps dans la misère, Fuyant devant des incursions répétées, toujours prêts à se cacher dans les forêts, ils plantèrent leurs tentes sur le littoral de la baie des Chaleurs et du golfe de Northumberland. Les rares passages de missionnaires faisaient époque dans leur triste et monotone existence. Vers 1800, quelques prêtres se fixèrent au milieu d'eux, mais si grand était leur territoire

(1) Albert, p. 192. (2) Albert, p. 192. ur

Ve

3