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cependant, il convient d'observer que les documents sur cette époque de l'île sont très rares ét que, d'autre part, cette île fut réellement privilégiée par le nombre des missionnaires qui y vinrent ; on en compte une trentaine entre 1720 et 1758. Or, plus d’un de ces missionnaires avait l'amour de l'éducation, comme les abbés de Breslay et Félix Pain, qui dans toutes leurs autres missions, ont fondé des écoles (1). Nous savons que l'abbé de Breslay, premier missionnaire dans ce pays, y avait été envoyé par son supérieur, M. Les Chassier avec ordre d’y fonder un séminaire (2) ; en arrivant à Saint-Jean en 1720, alors que l’île ne comptait qu’une vingtaine de familles, il comprit qu’une telle fondation était impossible. Ne peut-on pas légitimement croire que, dans
= . } “ . À . . . ces circonstances, le père Breslay instruisit au moins les
jeunes enfants de sa paroisse ? Quant au père Félix Pain, qui devait se faire instituteur en Acadie et figurer dans la douloureuse épopée de Longfellow, serait-il resté impassible devant l'ignorance de ses petits paroissiens ? Quoiqu'il en soit, l'instruction ne fit pas entièrement défaut car, les requêtes présentées aux Anglais indiquent que plusieurs Acadiens de l'ile savaient lire et écrire.
Après la chute définitive de Louisbourg en 1758, les soldats anglais cinglèrent vers l’île Saint-Jean, avec ordre de tout brûler et de déporter tous les Acadiens. « On procéda plus brutalement encore, s'il est possible, qu'en 1755 » (3), car ces Acadiens à leur double crime d’être catholiques et français en avaient ajouté un troisième : celui d’avoir fui
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() Cf. Chap. IIL. (2) L'Acadie. Ses Missionnaires, p. 42. (3) Rameau, II, p. 171.