— 1921 —
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sis que l'abbé Beaulieu « a construit une école près de l’église et qu’il garde l’instituteur dans sa propre maison » (1). Cette première école, que nous connaissons, fut établie à Rustico par l'abbé Beaulieu qui y fut curé de 1812 à 1818. « Je crois, disait-il, que la meilleure manière d'élever la jeu- nesse dans la piété, c'est de leur donner toute l'instruction possible. faute de meilleur maître, je prendrai un certain jeune homme que j'ai avec moi, qui sait bien lire et écrire et qui a quelques notions de l’arithmétique. Je surveillerai cette école moi-même » (2). Cette école semble bien avoir survécu ‘au départ de son fondateur, car, en 1841, le curé Lafrance s’en occupe activement ; son frère François, qui était sorti du séminaire de Saint-André, en était le professeur.
Faut-il refuser à cette île les maîtres d'écoles ambulants qui étaient si nombreux dans les deux autres provinces? Il nous à été impossible de nous procurer des documents certains sur leur existence ; cependant, un instituteur de l’île, Elmer Pineau, à notre demande, a bien voulu faire des recherches à ce sujet ; il a conclu, par des traditions malheu- reusement un peu vagues, qu'il y en a eu au moins quelques- uns ; mais impossible, faute de documents précis, de donner des noms et d'indiquer les lieux où ils ont enseigné. Cette incertitude même nous empêchera de refuser catégoriquement à cette province, alors si déshéritée au point de vue du fran- çais, les avantages et la consolation de voir errer parmi ces familles abandonnées, ce personnage si aimé et si sympathique du pédagogue nomade. Du moins Sylvain Poirier, un protégé de Mgr. Mc. Eachern, ordonné en 1828, se dévoue-t-il pour les
(1) Mémoire sur la mission de la N. E. p. 244. (2) Mac Millan, I, p. 204.