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siens : « lumineux espoir pour nos pères » (1). Dans l’impos- sibilité de travailler efficacement à l’instruction des Acadiens, il consacra toutes ses ressources à faire instruire ailleurs quelques-uns de ses compatriotes. « À sa mort, survenue en 1885, il fonda avec le peu de bien qu'il possédait, une bourse au collège de Memramcouk » (2).

Vers 1830, par suite de l’arrivée de nombreux immigrants attirés par les avances que leur faisait le gouvernement, l’île comptait 50.000 habitants dont 4.000 Acadiens (3). Pour toute cette population il n’y avait qu'une vingtaine d'écoles dues à

des initiatives privées. On peut donc affirmer que les Acadiens,

bien que réduits à la situation de parias, avaient, somme toute, réussi à se procurer autant de moyens d'instruction que leurs concitoyens en général plus riches et soutenus par le gouvernement. Il serait faux de croire que dans cette pro- vince, comme dans les autres, ils « voyaient le chemin de tous les emplois lucratifs et de toutes les professions fermés pour leurs enfants » (4) parce qu'ils n'étaient pas assez instruits. Si on les tenait volontairement à l'écart, on peut facilement trouver ailleurs la vraie et seule raison de cette exclusion : officiellement l’Acadien n'existait plus, et on ne devait lui offrir aucun moyen de se relever comme peuple. L'instruction influait assez peu dans le choix des employés : «ce n’était pas une chose rare, il y a encore peu de temps, de trouver des personnes remplissant une fonction publique qui manquaient complètement même de la plus élémentaire instruction » (5).

(1) Blanchard, p. 19.

(2) Poirier, 96.

(3) The British Dominions, II, p. 176. (4) Blanchard, p. 19.

(5) The British Dominions, IL, p. 151.