III.
Le £ouvernement et les écoles.
Ce n’est qu’en 1830, que le gouvernement organisa un bureau d'éducation composé de cinq personnes et chargé de conférer les brevets d'enseignement (1) : chaque instituteur devait recevoir désormais cinq livres du trésor public, tandis que les parents des enfants lui donneraient de 30 à 40 livres. Cette loi resta en vigueur jusqu’en 1852. Trois ans après son établissement, le bureau de l'instruction publique avait accordé 77 diplômes d'enseignement. Les Acadiens profitèrent de la loi, car cette première promotion contient les noms de six instituteurs acadiens ; nombre modeste, mais combien révé- lateur de l'énergie acadienne ! En effet, proportionnellement à la population, les Acadiens avaient un nombre d’instituteurs égal à celui des autres nationalités ; puis, ces six instituteurs, dont on a conservé les noms, appartiennent tous à des paroisses différentes, ce qui semble bien indiquer que les Acadiens avaient quelques écoles à eux avant la loi de 1830 car certains de ces instituteurs sortent de centres entièrement français. En 1845, sur 112 instituteurs qui instruisent les enfants de l’île, les Acadiens en ont sept ; proportion moindre que la précédente, mais il faut se rappeler qu’alors comme aujourd’hui, ils étaient groupés dans sept ou huit paroisses seulement ; ce nombre d'instituteurs correspondait donc à celui de leurs écoles. En 1847, un décret accordait 10 livres à tout instituteur sachant enseigner le français et réunissant dans son école au moins vingt élèves.
(1) Des notes manuscrites, fournies par M. Blanchard actuellement professeur. de français à l'Ecole Normale de l’île du Prince Édouard m'ont donné la plupart des renseignements contenus dans la fin de ce chapitre.