CHAPITRE VIII

Fondations projetées ou disparues de collèges et de couvents français.

I. -_ En Nouvelle-Écosse.

Sous le régime français, les Capucins, les Récollets, les Sulpiciens et l'évêque de Québec s’efforcèrent d'établir un séminaire en Acadie, dans l'intention de fournir des mission- naires et des hommes instruits à la colonie ; mais, seuls, les Capucins réussirent alors à fonder un séminaire, que nous appellerions aujourd’hui collège. Malheureusement, comme toutes les généreuses entreprises de l’époque, il disparut dans le feu et dans le sang. Ce besoin d'une école secondaire devenait encore plus urgent sous le nouveau régime. Aussi, avant de voir surgir du sol acadien, ses trois universités françaises et ses nombreux couvents, assistons-nous aux efforts généreux, mais toujours brisés, des premiers apôtres qui essayérent de relever le pays. Sur les ruines de ces établisse- ments que la pauvreté ou le défaut de sympathie a fait périr, déposons les fleurs du souvenir reconnaissant et tirons pour aujourd’hui une leçon de courage et de force.

Rappelons-nous l’école monastique du père Sigogne (1), dont l'influence rayonna sur tout le groupe acadien du sud- ouest de la Nouvelle-Ecosse et mit ces malheureux, abandon- nés et méprisés, sur le même pied que leurs compatriotes de

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(4) Cf. Chap. V, art. II.