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le français mais accordaient une plus large place à la langue française. Les règlements scolaires de la province n’exigeant

pas encore des instituteurs des diplômes officiels, ces frères

donnaient leurs cours dans l’école publique et firent dans cette paroisse un bien immense au point de vue du français. Les anciens Acadiens d’Arichat gardent encore aujourd’hui un souvenir attendri et reconnaissant de leurs bons maitres. Une loi provinciale de 1864 ferma les écoles publiques aux instituteurs non munis de diplôme ; les frères refusèrent de se soumettre à l'examen pour le brevet d'enseignement et décidèrent de partir. Les paroissiens d’Arichat se réunirent pour trouver un moyen de garder ces professeurs dévoués, mais ils durent constater, à leur grand regret, qu'ils n'avaient pas les ressources nécessaires pour entretenir à la fois l’école imposée par le gouvernement et une école libre tenue par les frères. Ces derniers partirent d’Arichat à l'automne de 1864. L'abbé Girouard n'avait ménagé ni ses peines ni son argent pour celte école des frères. en Acadie, «il avait l'avantage de sentir plus vivement l'abandon dans lequel vivaient ses compatriotes. il a réalisé au Cap-Breton, les prodiges de zèle opéré par l’abbé Sigogne à la baie Sainte-Marie » (1).

IT.

Au Nouveau-Brunswick.

Les évêques de Québec n’oubliaient pas l’Acadie et, dès le commencement du siècle dernier, ils essayèrent d'établir un collège à Memramcouk. Les religieux étaient alors trop peu nombreux au pays pour se charger d’une mission si hasar- deuse. Par bonheur, en 1802, le provincial des Pères de la

(1) Congrès du Parler français, p. 50.