— 132 — concours à ceux qui travaillaient déjà au collège Saint-Joseph et dans les environs ». (1) On invita alors les Jésuites à visiter le pays, afin de les décider à y fonder un collège, mais eux non plus ne crurent pas le terrrain assez préparé pour rece- voir la semence classique. « Il faut convenir que le pays, à cette époque, n’était pas assez développé, ni assez riche pour maintenir un collège » (2). Aucune voie ferrée ne passait encore dans cette partie de la province et « c’est probable- ment pour n'avoir pas eu de voie ferrée que le Madawaska n’eût pas de collège... Le rêve du père Beaudet, curé de Saint-Bruno, de doter, quand même, le Madawaska d’une institution pédagogique s’évanouissait avec son rappel en terre canadienne » (3) (1870). En 1842, l'Angleterre, assagie par sa défaite de 1775, laissait la république voisine lui enlever une partie du Madawaska et 2.000 de ses loyaux sujets qui, il faut l'avouer, furent vite gagnés par les mesures habiles du pacifique conquérant. Le Madawaska américain obtint en 1871 une école normale, établie sur les frontières mêmes du Nouveau- Brunswick ; mais, le français ne tint pas d’abord une grande place dans les programmes, en sorte que les Acadiens du Maine résolurent de fonder un collège classique français. Il convient de parler de ce collège, car le Madawaska canadien s'y intéressa et se félicita d’avoir enfin un collège à sa porte. Les pères Maristes commencèrent à y enseigner en 1887. Actuellement pourtant, la grande majorité des Acadiens du Madawaska continue à fréquenter les collèges acadiens ou (1) Guertin C. S. C. Évangeline, 4 Juin 1925. (2) Albert, p. 266. (3) Albert, p. 268.