canadiens, et suivant la remarque discrète de l'historien le plus autorisé du Madawaska : © Il est de l'intérêt des franco- américains que l'unique collège classique du Madawaska continue d’être le collège bilingue qu'il devait rester dans l'intention de ses fondateurs » (1).

Il va de soi que depuis longtemps, ce comté possède ses écoles élémentaires et même supérieures, mais les program- mes officiels y sont si défectueux pour les Acadiens, qu'ils continuent à fournir un contingent de plus en plus considé- rable aux collèges français de Sainte-Anne-de-la-Pacatière, de Memramcouk, de Bathurst et même de Church Point. Privé d'un collège qu'il a tant désiré, il a l'honneur d’être, de toutes ‘les provinces maritimes, le comté qui envoie le plus d'élèves à nos collèges français.

Dans la partie sud de cette même province, se manifeste non moins fortement le désir d’un collège. Le premier qui y ait été établi date de 1838. Son fondateur, l'abbé Gagnon, canadien d’origine, mais depuis longtemps missionnaire au Nouveau-Brunswick, y possédait d'immenses terres. Deux ecclésiastiques, un Canadien français et un Irlandais, formaient sous les ordres de l’abbé Gagnon le modeste personnel du collège situé à Grande Digue. Quelques élèves des paroisses voisines, se joignirent à ceux de Grande Digue et y suivirent les cours pendant deux ans. L'abbé Gagnon décida alors de transférer son collège à Barachoiïs se trouvait sa maison curiale. Les paroissiens, heureux de posséder la future univer- sité, se hâtèrent de sortir de la forêt, toujours généreuse, tout le bois nécessaire pour construire le collège. « Mais M. Gagnon, occupé à ses nombreuses terres n’eut pas de temps

(1) Albert, p. 281.