parce qu'il avait été mis au tombeau, devait y rester, manque d'un clergé français et d'hommes influents qui eussent protégé les Acadiens et les eussent soutenus dans leurs droits si sou- vent méconnus. Il faudra que le secours vienne du dehors. La province de Québec toujours restée fidèle aux Acadiens, enverra les pères de Sainte-Croix qui auront le grand mérite- de fonder le premier collège français en Acadie. Quelques années plus tard, les Eudistes de France s’associeront au même labeur : « avec les pères de Sainte-Croix, nulle con- grégation ne peut influer davantage sur les destinées du | peuple acadien » (1). 1
IV. — Couvents en Acadie. À
L'Acadie voulait en outre avoir ses couvents français. Étant données les dispositions peu sympathiques des auto- rités civiles, il ne fallait pas songer à introduire alors dans le pays une société de religieuses enseignantes. Mais d’une part,
plus d’une jeune Acadienne se sentait appelée à la vie reli- gieuse sans pouvoir facilement satisfaire ses hautes aspirations, car il n'y avait aucun noviciat dans toutes les provinces
maritimes, et quel voyage pour une jeune fille pauvre, de se rendre à Québec à travers les forêts! D'autre part, les missionnaires si rares, désiraient, pour les seconder dans leur ministère, l’aide d’une communauté religieuse qui apprit le catéchisme aux enfants et remplaçât le curé dans les écoles qu'il avait fondées. La nécessité rend entreprenant.
C’est à Tracadie, N. E. que s’éleva le premier couvent
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de religieuses acadiennes. Nous le savons déjà, cette paroisse
(1) Lauvrière. IT, p. 555.