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supprimées et le français rayé des programmes. Sans vouloir dire que ces lois aient été portées pour faire disparaître les écoles françaises, nous pouvons affirmer que les Acadiens, une fois de plus, furent victimes du conflit qui s’engageait entre la force du droit et le droit de la force. La nouvelle loi, qui interdisait aux instituteurs et institutrices le port du costume religieux dans les écoles et bannissait des maisons d'enseignement. tout emblème religieux, visait directement les catholiques, mais elle violait doublement les droits des Acadiens en y supprimant en même temps l'usage du français ; aussi, les Acadiens seront-ils les plus ardents à la combattre.

II.

Dans la Nouvelle-Écosse.

La Nouvelle-Écosse qui, en 1841, avait reconnu officielle- ment dans les écoles l’usage de la langue française et gaë- lique (1), fut la première à imposer un programme unique à toutes les écoles de la province (1864). Par cette nouvelle loi, le français disparaît complètement des cours élémentaires . et, en fait d'enseignement religieux, on dut se contenter de vagues principes chrétiens que tous peuvent accepter sans répugnance. Si les catholiques formaient alors près d’un tiers de la population totale de la province, (102.001 sur 387.800) les Acadiens, eux, n'en formaient pas un douzième (31.149) (2). Les protestations qu'ils élevèrent furent donc facilement étouffées. Plus un seul mot de français dans les écoles primaires jusqu'au neuvième degré. Si l’on s’en était

(1) Nova Scotia Laws, 1841. C. 43, XIV. (2) Recensement de 1871.