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très sérieusement de leur travail, et en soumirent les résul- tats au gouverneur. Après avoir soigneusement entendu des témoins pris dans différentes parties de la province et des professeurs anglais et français experts dans l'enseignement des langues ; après avoir pesé les témoignages des inspec- teurs des écoles françaises et discuté et examiné à fond le problème sous tous ses aspects, les membres de la commis-

sion arrivèrent unanimement aux conclusions suivantes :

a) La cause initiale de la lenteur du progrès dans les écoles

françaises vient du fait qu'on veut y enseigner exclusivement au moyen de la langue anglaise. b) Les remèdes consiste- raient à se servir du français pour enseigner l'anglais pendant les premières années et à employer dans ces écoles des ins- tituteurs connaissant les deux langues (1). Ces demandes si légitimes furent accueillies avec bienveillance : des livres de lecture français purent être désormais en usage dans les écoles acadiennes ; on laissait aux commissaires la faculté de prendre des instituteurs anglais ou bilingues. En 1908, un inspecteur français, Louis d'Entremont, ancien élève du collège de Sainte-Anne, était chargé spécialement de sur- veiller la marche de ces écoles bilingues. Les bienfaits de ce changement, malgré son insuffisance, se firent vite sentir, même dans l'étude de la langue anglaise : les élèves acadiens, nous dit l'inspecteur français, grâce à ce nouveau genre d’en- seignement, peuvent arriver à la fin de leurs études deux ans plus tôt qu'auparavant. Depuis 1902, on permet dans les écoles françaises l’usage de livres de lecture français et, pendant les premières années, on enseigne l’anglais en se

(1) School! Law. N.S., p. 309-312.