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tés de Gloucester, du Madawaska et de Kent sont presque entièrement français ; dans l’île du Prince Édouard, la majo- rité des Acadiens se trouvent dans le comté de Prince ; or il appert par les statistiques scolaires que ces comtés (1), com- parés aux autres de ces deux provinces, ont en général une proportion beaucoup moins élevée d'élèves qui suivent les cours des écoles supérieures ; pas même 7 c/, des élèves des comtés français du Nouveau-Brunswick ne parviennent au degré VI et moins de 3 °c) au degré IX (2). Fatigués d'un programme qui n’est pas fait pour eux, dès que les élèves français ont passé par les premiers degrés où on leur permet actuellement un peu de français, ils quittent l’école ; les quelques-uns qui désirent obtenir un diplôme d'enseignement se résignent à se plier à toutes les exigences des règlements ; d’autres, en plus grand nombre, qui désirent poursuivre leurs études, vont frapper à la porte des couvents ou des collèges bilingues. On comprend, dès lors, que les Acadiens, qu’on oubliait sur les programmes scolaires mais non sur les feuilles d'impôts pour les écoles, se soient montrés, malgré leur réserve ordinaire, très mécontents de ces lois qui pratiquement supprimaient tout français dans les écoles des provinces maritimes; lois d'autant plus mal reçues d'eux qu’elles supprimaient aussi l’enseignement de leur religion. Une légitime résistance leur apporta quelques concessions que. nous nous faisons un plaisir et un devoir d'enregistrer fidèle- ment : nos recherches ont dû souvent suppléer à l'insuffisance des données officielles qui semblent ne pas vouloir trop les divulguer.
(1) School Report. P. E. E. XIII. (2) School Report. N. B. 1922, p. A 6 et A 10.