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III. Le français dans les écoles de la Nouvelle-Écosse.

Le code scolaire de la Nouvelle-Écosse nous montre fidèlement la situation des écoles acadiennes. On peut se servir pendant les premières années du français comme langue d'enseignement, si les commissaires le jugent à pro- pos (1). Pendant les quatre premiers degrés, on permet l'usage de livres de lecture français et, depuis quelques années seulement, d’une grammaire française ; tous les autres livres sont en anglais et, après le quatrième degré, l’instituteur doit enseigner en anglais seulement. Malheureusement, trop souvent les Acadiens sont méêlés aux Anglais, et dans ces villages mixtes ils n’ont pas les avantages de l’école bilingue. On constate souvent aussi que le professeur manque d’une formation bilingue, qu'il lui a été impossible d'acquérir dans les écoles publiques de la province. Pour remédier à cet inconvénient, les Acadiens soumirent en 1922 au bureau de l'instruction publique un projet tendant à améliorer la for- mation des instituteurs bilingues. Il paraîtrait que les autorités vont mettre sous peu ce projet à exécution.

En 1908, le gouvernement nomma un inspecteur pour les écoles acadiennes. « Sa fonction spéciale sera d'aider les inspecteurs et le surintendant, en rendant les écoles des centres français plus prospères sous tous les rapports, selon les dispositions de la loi » (2). Les inspecteurs ordinaires

gardaient leur juridiction sur ces mêmes écoles, tandis que

l'inspecteur français devait s'occuper exclusivement des ques-

(1) School! Law, p. 308. (2) School Law, p. 308.