A TT — 167 — normale ; tout l’enseignement, même les quelques cours facultatifs de français, s'y donne en anglais. D'autre part, tous les examens qui ouvrent les portes de cette école, se passent en anglais. Naturellement, une note trop faible peut être rachetée par une note plus heureuse, excepté pourtant pour l'examen de langue anglaise qui exige un minimum égal à la moyenne générale et souvent supérieur à cette moyenne. Ainsi les Français qui désirent obtenir ces brevets d'enseignements, devront connaître aussi bien la langue anglaise que les candidats anglais. Nous ne ménageons pas notre admiration pour les Français, — et ils sont nombreux, — - qui se présentent à ces examens incontestablement plus diffi- ciles pour eux que pour les Anglais. Sans vouloir entrer dans tous les détails de ces programmes, parfois différents dans les trois provinces, nous admettons qu'ils puissent former d'excellents professeurs anglais, mais il n’en reste pas moins vrai que cette manière rigide de conférer les diplômes, outre le tort qu’elle fait à l'éducation du pays en général, nuit doublement aux Français et à leur langue. ‘ Les aspirants à l’enseignement public se voient obligés de se livrer avec ardeur à l'étude de la langue anglaise et fatalement négligent leur langue qui, dans l’occasion, leur est si peu utile (1); mais beaucoup plus nombreux sont ceux qui, désireux de se consacrer à l’enseignement, reculent devant les obstacles qu’on accumule devant eux et portent leur ambition vers d’autres vocations plus lucratives peut- être, mais moins utiles au bien commun. Qui souffre surtout de ces règlements ? Les Acadiens qui obtiennent plus diffici- (1) Congrès du parler français, p. 250. ge anal cine airs