CHAPITRE XI

Le collège de Saint-Joseph de Memramcouk (1854-1926).

Moins de cent ans après l'expulsion des Acadiens, une maison d'éducation française secondaire s’ouvrait à Mem- ramcouk, au centre même de l'Acadie, pour les fils des martyrs revenus de l'exil. Événement d’une importance capitale qui marque un tournant dans l’histoire des Acadiens. A différentes reprises, on avait bien essayé d'établir des écoles françaises d'éducation secondaire, mais tous ces efforts avaient échoué devant l’inertie fort explicable des Acadiens et surtout devant la mauvaise volonté des différentes autorités du pays (1). Ce séminaire, c’est ainsi qu’on appelait alors les maisons d'éducation dans le Canada français, ne surgit pas lui-même sans difficulté.

Au curé de Memramcouk, François Lafrance, revint la tâche ingrate et pénible de préparer le terrain. Entré en 1838 au séminaire de Québec et comme attiré par un appel secret de Dieu, il s'embarqua pour l'ile du Prince Édouard, il termina sa théologie au séminaire de Saint-André. C'est qu’il rencontra un jeune émigré irlandais, John Sweeny, avec lequel il ébaucha des projets de mission et d'éducation dans le vaste champ qui s’offrait à leur ministère. Lafrance avait la passion de l'éducation. À Rustico, il fut vicaire pendant trois ans, il construisit une école française, Tracadie, N. B.,

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(1) Cf. Chap. VIII,

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