5 480 suite des difficultés des temps, on n’enseignait le plus souvent que la lecture, l'écriture et les premières notions du calcul. Aussi, fallut-il établir au collège des cours préparatoires, où l’on enseignait la grammaire, l'orthographe, un peu d'histoire, de géographie et d’arihmétique. Les maîtres formés en France, ou tout au moins par des professeurs français, installèrent les cours tels qu'ils existaient alors en France ; les Éléments-Latins, la Syntaxe, la Méthode, la Versification, les Belles-Lettres et la Rhétorique formaient le cours classique, que couronnaient deux années de philoso- phie. Comme la plupart des’ parents des élèves étaient dans une situation voisine de la pauvreté, on décida, dans l'unique but de diminuer leurs dépenses, de raccourcir le curriculum ; la Syntaxe se confondit avec les Éléments, la Méthode avec la Versification. Sans doute, la prosodie: latine et l'étude des classiques y perdirent un peu, mais, dans ces circonstances si pénibles, les dépenses épargnées compensaient la violence faite au traditionnel. cours classique. Du reste, des temps meilleurs ne tardèrent pas à accroître le nombre des élèves et des professeurs et à restituer au cycle scolaire ses deux années. Quatre ans après l'ouverture des cours, en 1868, soixante- quinze élèves se pressaient entre les murs du collège devenus trop étroits ; de nouvelles classes exigeaient de nouveaux locaux. Des élèves furent obligés de coucher dans un dortoir préparé dans une maison voisine, et l’on pense bien qu'aucun d'eux ne se plaignit de ce relâchement forcé de la discipline. Le supérieur décida de construire un autre collège en pierre plus grand et selon son expression «plus durable que l’ai- rain » (1). Il n’avait en caisse que vingt dollars. Folie, diraient () Poirier, p. 206.