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là-bas (1). Mgr O'Brien, évêque de Halifax, qui, depuis plusieurs années déjà, cherchait des religieux pour cette portion négligée de son troupeau, dirigea les nouveaux arrivés vers la baie de Sainte-Marie, pour s’y charger de la paroisse et y fonder un collège pour les Acadiens.

La tâche était rude pour ces religieux : ils ignoraient les mœurs et les coutumes acadiennes et, chose encore plus grave, ils étaient dépourvus de ressources. Heureusement, le terrain avait été préparé de longue date par le curé Sigogne dont nous avons admiré le fructueux apostolat, (2) et par deux de ses successeurs, le père Gay, curé de Sainte-Marie, et le père Parker, grand ami des Acadiens. Le 12 novembre de la même année (1890), Mgr O’Brien apposait son sceau à l'acte de naissance du futur collège. Les Eudistes recevaient les paroisses de Church-Point et de Saulnierville avec charges et revenus et devaient de leur côté, « ériger une Académie de garçons... selon leur méthode (3) ». Les Eudistes furent salués par les Acadiens comme des sauveurs. Leur journal leur souhaita la bienvenue avec un lyrisme débordant, et on ne se montra pas autrement ému d'apprendre que ces Pères ne savaient pas «un traître mot de la langue anglaise (4) ». En réalité, l’un des trois nouveaux arrivés la possédait parfaite- ment.

Les Acadiens se mirent immédiatement à creuser les fondations du collège, et, dès le mois de septembre de l’année suivante (1891), le nouveau collège ouvrait ses cours. Toute- fois les Pères n'avaient pas attendu jusque-là pour se livrer à

(1) Rovolt. I, p. 361.

(2):Cf:Chapi V, art ll

(3) Georges, p. 51.

(4) Évangéline de Weymouth, nov. 1890.

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