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cette première année. Une maison d'éducation ne s’improvise

point ; or, à Sainte-Anne, tout était improvisé ; improvisé le personnel, formé qu'il était, en majeure partie, de professeurs de talent sans aucun doute, mais absolument étrangers au pays, dont ils ne connaissaient ni les coutumes, ni les mœurs, ni les traditions ; improvisé aussi le programme d’études, qui se ressentait nécessairement de la hâte, avec laquelle il avait été conçu ; improvisée encore la discipline, dont le moindre défaut était de ne pas tenir suffisamment compte des exi- gences d’une situation entièrement différente de celle des collèges de France ». Cette peinture un peu sombre donnerait à croire que les résultats furent médiocres. «Malgré tout, ajoute l'historien, l’année fut bonne au-delà de tout ce qu’on pouvait espérer » (1).

De nouveaux professeurs arrivèrent de France. Il n’en fallut pas moins encore faire appel à des professeurs laïcs du pays. Les autorités, peut-être mal conseillées, en tout cas for- cées de compter avec le maigre budget de la maison, ne furent pas toujours très heureuses dans le choix de ces auxi- liaires. Si plusieurs d’entre eux méritent notre admiration pour leur dévouement, quelques-uns, en revanche, répondirent mal aux exigences de leurs fonctions. De des scènes pénibles, une situation fâcheuse qui auraient pu nuire à la réputation de l’œuvre naissante. Mais on ne pouvait se passer de collaborateurs, et, lorsqu'ils laissaient à désirer, le bon supé- rieur répétait en soupirant: « Faute de grives, on mange des merles ». Dans les cas graves, il n'en avait pas moins la main ferme et prenait rapidement des sanctions énergiques. La fondation naissante ne, connut pas que cette seule épreuve ;

(1) Georges, p. 55 et 56.