— 190 — dien très important. Construit d’abord à Caraquet, le collège, à la suite d’un incendie, fut transféré en 1915 à Bathurst où il jouit de tous les avantages d’une situation idéale. Une ligne peu rapide mais sûre le fait communiquer avec tout le bas du comté, tandis que les grandes lignes le relient avec tout le Nouveau-Brunswick, Québec et les États-Unis. Nous l'avons vu précédemment (1), au siècle dernier, le manque de routes rendait difficile la diffusion du français. Admirons les fonda- teurs des collèges d’avoir tiré si bon parti des voies de toutes sortes dont le pays dispose maintenant ; la chose ne manquait pas d'importance pour des collèges, composés surtout d’in- ternes venant, de tous les points du pays, chercher une culture que les écoles publiques ne veulent pas leur donner. Le collège du Sacré-Cœur doit rester reconnaissant à un prêtre dévoué qui en a jeté les premiers fondements. Mgr. Allard, curé de Caraquet, offrit aux Pères Eudistes une grande maison en pierre évaluée à 20.000 dollars. Décidément le collège cadet, dès sa naissance, était des plus favorisés. Restait cependant à aménager la maison ; aux dons nombreux sinon considérables des bons Acadiens s’ajouta la large con- tribution du clergé. Les Eudistes y apportèrent leur travail ; ils installèrent le four à pain, puis le fourneau de la cuisine. Le 9 janvier 1899, dix-huit élèves se rangeaient sous la direc- tion de cinq professeurs, dont l’un du pays. Tout alla pour le mieux et «ces quelques mois d'essai avaient pleinement répondu aux vœux du fondateur » (2). La rentrée fut plus nombreuse le 21 septembre. C’est alors qu'apparaît l’énergique figure du père Lebastard, dont (1) Cf, Chap: V=IX: (2) Georges (2), p. 22. cdi te