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IIL — Séminaire du Saint-Cœur, Halifax.
Les Eudistes ont le mérite d’avoir établi en Acadie la première, et jusqu'ici la seule, maison française d'éducation supérieure, le grand séminaire de Halifax. Situé dans un des quartiers les plus agréables de la ville, ce séminaire € qui a déjà coûté à la communauté une somme considérable d'argent, est peut-être le plus beau monument d'éducation supérieure des provinces maritimes » (1).
Unique séminaire de l’Acadie, il en reçoit la plupart des séminaristes anglais et français. Naturellement tous les cours s’y donnent en latin : on y fait deux ans de philosophie et quatre ans de théologie. Malgré tout, cette maison, tout en se limitant strictement à son rôle, exerce une grande influence pour la diffusion de la langue française. En effet, comme la plupart des séminaristes qui y passent seront appelés à exercer leur ministère dans des paroisses bilingues, il est indispensable qu’ils soient à même de comprendre et de parler l'anglais et le français. Aussi la coutume s’est établie qu'à la récréation du soir, chaque séminariste cause avec un confrère d'une autre nationalité ; ces nouveaux péripatéticiens peuvent ainsi, sans fatigue, acquérir ou compléter leurs con- naissances dans la langue étrangère dont ils auront besoin. Assez nombreux d’ailleurs sont ceux qui profitent de leurs moments libres pour étudier la grammaire ou le vocabulaire, afin de mieux profiter de leur classe du soir au jardin.
« La connaissance des deux langues chez tous les prêtres serait très utile au bien spirituel et à la concorde des catho- liques des deux nationalités. Aussi, avons-nous été très
(1) Poirier, p. 297.