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leurs programmes. Mais la situation de la population fran- çaise en Acadie diffère tellement de celle dont jouissent les Français en France et même dans la province de Québec, qu'ils ne furent pas longs à sentir la nécessité de se plier aux circonstances et d'établir leurs cours d’une manière plus utile et plus pratique. Ces cours devaient, tout en restant français, répondre aux besoins pressants des Acadiens, auxquels l’ins- truction fournirait les armes nécessaires à la revendication et à la défense de leurs droits, jusqu'alors méconnus. La pau- vreté de leurs maisons ne leur permit pas d'introduire immé- diatement, dans les classes, tous les changements désirables. Mais ces deux sociétés religieuses comprirent rapidement les exigences de la situation et, depuis longtemps, elles possèdent des programmes aussi bien établis qu’on le peut actuellement désirer. Si d’aucuns ont élevé des doutes à ce sujet, c’est qu'ils se sont fondés sur des raisons et des principes d'ordre spéculatif, sans tenir compte de multiples circonstances qu’un examen moins superficiel de la question leur eût révélées. Dès le premier contact, les professeurs se rendirent compte que la formation française reçue dans les écoles par leurs élèves n'offrait pas aux jeunes Acadiens une base assez solide, pour qu'ils pussent commencer des études secondaires. Ils remarquèrent même que, d'ordinaire, les élèves sortant des écoles primaires élémentaires l’emportaient sur leurs compagnons, qui avaient passé par les écoles supérieures, mais n'avaient point profité des avantages, si maigres soient- ils, qu'offre le système bilingue des écoles primaires concédées aux Acadiens. On établit donc un cours préparatoire de trois ans, correspondant vaguement, sauf pour le français, aux degrés cinq, six, sept et huit des écoles publiques. Plusieurs