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auxquelles s’ajoutaient deux années de philosophie. Cette réduction forcée de la durée des cours pesait aux directeurs et, sitôt qu'ils le purent, ils organisèrent le curriculum régu- lier qui, depuis plusieurs années, fonctionne dans les trois collèges acadiens. Le cours préparatoire de trois ans est suivi d’un cours d’études secondaires complet comprenant sept années. Les noms des classes varient dans les différents collèges, mais l'organisation reste la même. Memramcouk divise ces sept années en deux parties : le cours académique de trois ans et le cours universitaire de quatre, comprenant une année pour les Belles-Lettres, une autre pour la Rhéto- rique et deux pour la philosophie. Les Pères Eudistes con- servent intégralement l'ancienne nomenclature française et divisent le cours classique en cinq années : Éléments-latins, Syntaxe, Versification, Belles-Lettres et Rhétorique ; deux autres années sont particulièrement consacrées à la philosophie.
Si l’organisation régulière des cours ful quelque peu retardée par des obstacles au premier abord insurmontables, la préparation du programme offrit des difficultés beaucoup plus grandes, car de multiples facteurs y intervenaient. Dans la volonté de leurs fondateurs, ces collèges étaient destinés surtout aux Acadiens ; les Anglais possédaient déjà quelques institutions similaires qui répondaient à leurs aspirations et à leurs besoins. La préparation des programmes touchait donc à la brülante question du bilinguisme en Acadie : pro- blème délicat, difficile, qui, pour la première fois, se posait devant des hommes désireux de le résoudre selon les règles de la prudence et de la justice.
La province de Québec y était parvenue de la façon
suivante. Elle avait conservé presque complètement ses pro-