grammes français, tout en y ajoutant un peu d'anglais, et elle avait laissé aux écoles anglaises la liberté absolue d'orga- niser leurs études comme bon leur semblerait tout en leur accordant les mêmes subsides qu'aux écoles françaises : solu- tion libérale et généreuse qui fait grandement honneur à l'unique province française du Canada. Les provinces mari- times, au contraire, imposent à tous des programmes presque entièrement anglais dans leurs écoles obligatoires et dans leurs universités, et elles ne laissent aux Français que la permission de se construire, à leurs frais, des écoles pri- maires ou secondaires libres. Pour la première fois donc, des Français, mêlés aux Anglais, étaient appelés à se choisir un programme d’études secondaires répondant à la fois à leurs aspirations de Français, à la nature de leur esprit latin, et aux exigences de leur vie au milieu d’une population an- glaise. Pour donner « cet enseignement pratique du français et de l'anglais » (1) et insérer dans les cours des matières nouvelles, il fallait nécessairement opérer des retranchements sur d’autres matières du programme que le temps avait res- pectées. On comprend facilement que ces religieux, aussi fidèles aux coutumes établies que réfractaires aux nouveautés inutiles, durent y regarder à deux fois avant de se lancer dans l'inconnu.
_ Parmi les Acadiens, depuis si longtemps sevrés d’instruc- tion purement française, quelques-uns n'écoutant que leur cœur, auraient facilement accepté un cours entièrement français avec un peu d'anglais ; mais l'immense majorité, malgré son attachement profond et sincère à la langue fran- çaise, comprit que le bien du pays exigeait qu'on fit une
(1) Casgrain, p. 13.
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