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institutrices et ces élèves tous français. Dans le pensionnat, même en dehors des cours, l’usage du français y est soigneu- sement surveillé ; nous relevons à ce sujet dans les notes qui nous ont été adressées : « La société du Bon Langage, établie depuis quelques années au pensionnat, y fait un bien immense, grâce à sa parfaite organisation, à la compétence et au dévouement inlassable des directrices et de Monsieur le Chapelain, aux soirées littéraires, et surtout aux jetons qui sont la solde de chaque faute contre le français ». Puissent ces utiles initiatives ne pas rester sans écho dans les autres couvents, où l’on n'aurait pas encore organisé de telles sociétés pour la défense de la langue française.
IV. — Religieuses hospitalières de Saint-Joseph.
Les religieuses hospitalières de Saint-Joseph, dont la maison mère est à Montréal, de par leurs constitutions et comme l'indique leur nom, ont pour fin principale le soin des malades. Ne restaient-elles pas fidèles à leur vocation, en voulant guérir par l'instruction « ce blessé de l'expulsion, ce déshérité d’une race abandonnée, ce samaritain de la politi- que utilitaire. et verser dans ses plaies plus morales que physiques, le baume de la consolation. et sur ce front obstiné et précocement ridé faire jaillir la lueur d’une noble intelligence qui y était emprisonnée par l'indigence et l'oubli » ? (1) Aussi, à côté de superbes hôpitaux construits par ces religieuses, les voyons-nous dresser des écoles fran- çaises à Campbellton, à Tracadie et à Saint-Basile.
Dans le couvent délabré de Saint-Basile, abandonné en 1873 par les Sœurs de charité de Saint-Jean, s’installèrent,
(1) Albert, p. 270.