2926

Pour se perfectionner davantage dans l’enseignement du français, les instituteurs de cette province ont fondé en 1893, une « Association des Instituteurs Acadiens ». Depuis sa fon- dation, cette association tient chaque année des congrès péda- gogiques dont le siège est successivement fixé en chacune des sept provinces acadiennes ; cette année, pour la première fois, elle brise son cycle septennal et réunit ses fidèles adeptes dans une nouvelle paroisse, Hope-River, les Français sont en majorité. Contrairement à ce qui se passe trop souvent en de telles réunions, on ne se contente pas de brillantes conférences ou de savantes discussions théoriques ; sans apparat, ces modestes mais dévoués apôtres du français exposent et discutent, en famille, des questions pratiques relatives à la pédagogie ou à l’enseignement du français. « Ces Congrès ont fait un bien immense et, nous ne crai- gnons pas de le dire, ont opéré. un réveil national parmi la population acadienne » (1). Certes, l'Alliance Française (de Paris) peut en être assurée, les dons qu’elle accorde gracieu- cieusement à ces instituteurs porteront des fruits au centuple.

II. La Société de l'Assomption.

Les Acadiens sentent si bien la nécessité de donner à leurs enfants une instruction française convenable, qu'ils pren- nent tous les moyens pour y parvenir. Nous avons déjà vu de quel amour ils entourent leurs collèges et leurs couvents français ; malheureusement, bien des parents ne sont pas assez riches pour y payer la pension d’un ou de plusieurs enfants. C’est en partie pour leur venir en aide que la Société

(1) Le Petit Canadien, 1918, p. 131.

di

pe LS