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gouvernements parfois sans foi et sans conscience, leur fait grand honneur, mais les a empêchés d'éviter plus d’un malheur. Il fallait quelqu'un pour crier à ce peuple, victime de sa bonne foi, de sortir du tombeau: « veni foras » (1). Les journaux avaient donc à lutter contre cette résignation insou- ciante et à compter avec la pauvreté presque générale du peuple acadien. Malgré ces difficultés, les journaux ont prêté “leur précieux concours à tant d’autres apôtres généreux, pour lancer à l’Acadie un cri de résurrection.
Le premier journal acadien, « Le Moniteur Acadien » fut fondé en 1866 à Shédiac. Suivirent : le « Courrier des Provin- ces Maritimes » en 1866 à Bathurst. N. B.; « L'Évangéline », fondée en 1884 à Weymouth, N. E. et transférée plus tard à Moncton. N. B.; « L'Acadie », à Moncton, N. B. en 1900; « La Justice » à Newcastle N. B. ; « L’'Impartial » à Tignish. I. P.E. en 1893 (2) ; « Le Madawaska » à Edmunston, N. B. ; « La Revue Acadienne » à Montréal ; « Le Madawaskaien » à Edmunston N. B. en 1924. Évidemment, la population aca- dienne qui ne compte pas encore aux provinces maritimes 200.000 âmes, ne pouvait soutenir tant de journaux. Quand même, tous ont travaillé avec ardeur au bien de l’Acadie ; les directeurs y ont apporté le même dévouement, sinon la même compétence. Aujourd’hui restent, « L'Évangéline », journal de la première heure et actuellement le plus populaire ; « Le Madawaska » et la revue bilingue « Le Madawaskaien ». Cette année même a vu reparaître le premier journal acadien disparu depuis quelques années, « Le Moniteur Acadien ». Nombre de journaux de la province de Québec apportent
(L)'S: Jean::XI, V. 45: (2) Congrès du parler français, p. 53.