— 9231 — aussi aux Acadiens le réconfortant exemple des Canadiens français. Le journal en Acadie devient, par la force même des choses, un facteur important de la force nationale tant par les idées qu'il sème que par la langue qu'il propage. V. Secours de l'étranger pour l'instruction. Ce réveil national, ce désir tenace de rester français n’a pas échappé aux amis des Acadiens. Ils ne se sont pas con- tentés de les féliciter et de les admirer, ils leur ont envoyé discrètement des secours : ce qui a touché profondément les Acadiens, depuis longtemps peu habitués aux égards sympa- thiques. Les Canadiens français, qui sont {oujours restés fidèles à leurs frères malheureux, ont voulu les faire profiter des avantages scolaires de leur province, et leurs collèges ont mis gracieusement à la disposition des Acadiens une dizaine de bourses d’études secondaires ou supérieures. Inutile d'ajouter que les jeunes profitent de ces avantages : toute l’Acadie en remercie les Canadiens. | « La France, qui nous avait cru perdus, nous a retrouvés après un siècle et nous a reconnus pour ses dignes enfants » (1). Mère parfois oublieuse de ses devoirs, toujours elle admire l'héroïsme et secourt le malheur. L'Alliance Française, qui fait tant pour répandre, par le monde la saine influence française, envoie depuis plusieurs années, par le consul français au Canada, des dons substantiels qui servent à la diffusion du français en Acadie. Détail intéressant : le sénateur acadien Pascal Poirier, à qui on transmit, la première fois, l'offrande généreuse de la mère à sa fille, crut qu'il y avait (1) Roy. Soc. of Canada 1884, II (B. Sulte), p. 53.