0 eu méprise. Il fit respectueusement remarquer au consul de France que les Acadiens étaient des sujets britanniques, « mais, par le sang, français jusque dans les moëlles, et que nous ne demandions pas mieux, la loyauté civile et la foi religieuse étant sauves, que d’avoir quelque raison d'aimer la France, s’il se pouvait, encore davantage. » La réponse fut prompte et lumineuse. Les directeurs de l'Alliance Fran- caise « nous félicitaient d’avoir un clergé catholique éclairé, dévoué, ami de la France... Il était loin de leur pensée de vouloir nous détourner de nos devoirs vis-à-vis de la Cou- ronne et de l'Église : mais ils voulaient nous rappeler que la France se souvenait, et que nous avions là-bas des amis qui s'intéressaient à nous et qui étaient heureux de nous tendre une main fraternelle » (1). Cet incident montre bien l'attitude qu'entend garder l’Acadie envers son ancienne et sa nouvelle mère-patrie. L'Anglais ne s’étonnera pas de notre amour pour la France ; on a eu beau séparer l'enfant de la mère, leurs cœurs restent toujours unis. D'autre part, les Acadiens, toujours loyaux au roi d'Angleterre, n’ont jamais, depuis 1713, manqué à leurs devoirs de citoyens britanniques ; ils ont toujours reconnu, aussi souvent que l’occasion s’en est offerte, les faveurs et les libertés que la Couronne anglaise accorde à ses sujets. k La France a fait plus : l’Acadie ne possède pas de mai- son d’enseigement français supérieur ; cet enseignement, elle doif le chercher dans les universités de Québec et de Montréal. Il y a quelques années, s’est fondé un comité France-Acadie dans le «but d'établir entre la France et l'Acadie des relations de plus en plus étroites, tant au point (1) Lauvrière, II, p. 560.