DAME 7 De
subside, les catholiques du diocèse durent offrir une somme égale pour la fondation d’une chaire d'éducation. M. Gau- theron a inauguré ce haut enseignement du français ; en 1923, il a été remplacé par un autre’ jeune agrégé, M. Bruno. Les directeurs de cette université comme ceux de Dalhousie, qui ne ménagent pas leurs efforts pour l'enseignement du français, regrettent, sans doute, que la plupart des élèves appelés à suivre ces cours d’études supérieures, n'aient pas reçu aux écoles publiques une formation française suffisante pour pouvoir tirer de ces cours tous les avantages possibles. Qu'importe, ces entreprises dues à des esprits vraiment larges touchent profondément les Français du Canada ; elles ne contribueront pas peu à détruire des préjugés trop enracinés, et à créer dans le pays l'atmosphère d'entente cordiale dont il a tant besoin.
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VIL.
Le clergé en Acadie.
. Assurément la chute de tant d'obstacles et la manifes- tation de tant de sympathies sont pleines de promesses. Il y a pourtant pour l’Acadien d’autres raisons de confiance en l'avenir. Dans le passé, il a défendu presque avec la mênre ardeur sa foi et sa langue, et ce serait ignorer son histoire que de s’offusquer de cette alliance entre deux choses d'ordre si différent. Au début, on voulut l'asservir en lui imposant une nouvelle langue et une nouvelle foi (1), et lui, avec la même énergie, il se dressa contre ce double péril. La langue anglaise lui apparut à lui, simple paysan, comme le signe brutal de la persécution et d'une religion dont il ne voulait
(1) Cf. Chap. II, art. II et Chap. V, art. I.
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