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nombre considérable d'Irlandais ont aussi perdu leur foi. « La Catholic Encyclopedia déclare qu’en 1900, sur 30 mil- lions d’Irlandais de naissance ou d’origine, on ne compte plus guère que 5 à 6 millions de catholiques. Au Canada on estime à 50 °/ le nombre des abjurations irlandaises » (1). Il ya cent ans passés, l'immense majorité des catholiques dans les provinces maritimes se composait d’Irlandais ou d'Écossais ; mais, depuis quelques années, en dépit de leur émigration, les Acadiens, grâce à leur merveilleuse fécondité, forment la majorité catholique des provinces maritimes :
1881 1901 1921 Pop. cath. acadienne : 104,694 + 32 % — 137,006 + 36 % — 189,701 » » autres 5° 168,999 — 3 % — 163,066 + 7 % — 173,021 (2)
Puisque, d’une part, les faits démontrent qu’en Amérique la perte de la langue conduit souvent à la perte de la foi et que, d'autre part, les Acadiens forment dans les provinces
maritimes la partie la plus prospère et la plus vivace du.
groupe catholique, une conclusion pratique s’impose : il n'y a donc aucun avantage, du point de vue catholique, à angli- ciser les Acadiens et il est donc aussi du devoir de tout le clergé de maintenir au Canada la langue de chaque natio- nalité.
VIII. — Le parler acadien.
La main qui berce l'enfant fait plus pour la conservation de la langue que les professeurs des écoles ou des collèges.
(1) Lauvrière, II, p. 539.
(2) Connaissant par les statistiques la population catholique totale, nous en avons retranché la papulaton française — entièrement catho- lique, sauf un couple de mille huguenots de la Nouvelle-Ecosse — pour trouver la population catholique anglaise. Si donc les chiffres ne sont pas rigoureusement exacts, ils donnent pourtant une très juste idée du nombre des catholiques des deux nationalités.
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