la terre‘ur (les armes de Sa Majesté Britannique dans toute l’étendue clu Golfe, mais nous n’avons rien ajouté a leur gloire.”
A partir de l’automne de 1758, quel fut le sort cles quatre a cinq mille proscrits cle l’Ile St-Jean, clont la des— tination, selon la promesse des commandants anglais, de- Vait étre la France? Combien y parvinrent? On ‘l’ignore. ll n’existe, sur la suite de cette proscription, que de rares écrits et de plus rares traditions. Ce qu’il y a ole certain, c’est que, peu cl‘e mois apresi la prise de Louisbourg, des cinq belles ‘p-aroisses Clu Port Lajoie, ole la Pointe Prime, cle St—Louis clu Nord~Est, cle St-Pierre duNor-d, et de Mal— pec, pourvues chacune d’églises et de .presbyteres, entou— rées de villages et de vastes champs en culture, d’ou sur— gissaient ca et la, les maisons cles habitants avec ileurs clé— pendances, abritant neuf a dix bétes a corn-es, moutons, porcs, chevaux et animaux cle basse—cour; de toutes ces _ richesses, il ne restait rien,——~ absolument rien, le fer et la flamme av‘aiient' tout dévoré. L’lle Stéjean était reclevenue déserte comme aux jours de “Champlain et d‘e Cartier.
I] y eut certainement quelques familvles, surtout de la paroisse ole Malpec, qui s’échappérent et se réfugierent dans [les bois. Aprés qu’i‘ls eurent appris la nouvelle de la capitulation de Québec en 1759, la plupart se rendirent aux Anglais et se soumirent. Quelques familles expatriées, particuliérement d’anciens habitants de l’Ile qui y avaient de plus profondes attaches, ne tarderent pas de se hasar- d‘er et d’y retourner. D’autres s'enhardirent a les suivre, et l’on vit bientot des groupes de ces infortunés errer dans les champs dévastés, of: s'é‘levaient naguére leurs maisons, leurs villages, leurs églises. Il est inutile cl’essayer de re-clire
avec quels serrements cle coeur ils parcoururent ces solitu—