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points de l’lle, et dont les principales sontz— Rustico,
Tignish, Egmont Bay, Palmer Road, Bloomfield, Mont-
Carmel et Miscouche.
Aprés leur retour de l’exil, les quelques families qui réussirent a se fixer dans l'Ile St—Jean, durent tout recom-- mencer. Les belles terres que leurs péres avaient défrichées étaient passées aux mains des Anglais et on ne leur permit pas de s’établir clans leurs anciens villages. Ainsi se virent- ils forces d'e cher‘cher ailleurs un endroit pour recommen- oer leur vie laborieuse et rude de défricheurs. Oui, tout était a recommencer, et au nombre de quelles difficultés!‘ Autrefois, Sous le régime frangais, les colons étaient libres, ils a'llaient oil ils voulaient, choisissant les-plus beaux sites, les meilileures terres, s’éta‘blis'sant a leur gré, ou bon leur semblait. Maintenant, tout cela est changé. ICette poignée de gens inoffensifs est traquée comme des bétes féroces; pendant bien cles années, ils se refugient. aux fonds des‘ bois, et vivent de quelques fruits et‘racines, avec les pro— duits de la chasse. llsvn’osent presque pas sortir de leuf retraite. On les considére comme des étrangers qui n’ont
aucuns droits d-ans leur propre pays. Ils manquent de tout, habits, nourriture et maison. De l’autre coté, les colons anglais commencent a arriver en assez grand nombre, et les pauvres Acadiens voient leurs anciens beaux villages occupés par ces derniers Venus. Tous les encouragements sont donnés a ceux—ci: terres, semences, provisions, tan- dis que nos pauvres ancétres ne peuvent méme pas s'assu- rer d’un petit lopin de terre pour y établir leurs families, tant l’esprit anglais est méfiant et monté contre eux. Com- prendrons-nous jamais ce qu’il a fal-lu de courage, de pa- tience, de persévérance pour continuer la lutte clans de telles conditions '9- Et si cela n'avait ‘cluré qu’un temps seu-*