— 17 — nos peres avaient trouve partout un accueil bienveillant et une fraternite ideale, comment se seraient-ils comportes? Mais, vous etiez la, places en sentinelles par Dieu lui-meme. A votre contact, nos peres, foncierement catholiques et Acadiens-francais, comprirent I'importance de se grouper, lis regrettaient leurs champs, leurs forets, leurs villages, leurs clochers. lis furent effrayes du danger que couraient leur foi, leur langue et leurs traditions auxquelles ils vou- laient inebranlablement demeurer attaches. Bafoues, in- quietes et persecutes de mille manieres, ils comprirent qu'- ils ne pouvaient s'isoler davantage s'ils voulaient rester fi- deles a leur passe glorieux et a leur religion. Leur attachement aux traditions ancestrales, leur ar¬ dent amour pour la langue franchise, leur fidelite inebran- lable a la foi catholique, developperent encore en eux Tadmirable esprit de famille et de patriotisme eclaire qu'ils avaient si profondement a coeur. Ils n'avaient plus rien! Eh bien, de nouveau, ils creeraient tout! Ils se groupe- raient d'abord, puis ils fonderaient des paroisses; ils de- manderaient des pretres a leur eveque et ils construiraient de nouvelles eglises. Puisque leurs ancetres avaient con¬ serve a la fois leur langue, leurs coutumes et leur religion par Teglise, pourquoi n'en feraient-ils pas autant eux-me- mes? Pourquoi un tel moyen ne reussirait-il pas encore une fois? Jamais, nous n'aurons assez de reconnaissance pour ces vaillants de la premiere heure! De leur resolution ener- gique devait, en effet, dependre Tavenir reserve a notre element. Aujourd'hui, nous recueillons les fruits de leurs efforts, comme demain nos enfants recueilleront, a leur tour, les bienfaits de notre fidelite au passe, et de notre intelligente preparation de Tavenir.