" i ' -——18—-—_
Entre I76] et I820, donc, nos ancétres fondérent les paroisses que nous avons nommées. Les débuf's furent rudes et difficiles. Tous vivaient‘ des procluits de la péche et des minces récoltes de leurs quelques arpents de terre.
' .Tout faisait défaut: semences, outils, chevaux, bétail. N'—
anmoins, nos péres affrontérent ces difficultés avec une résolution remarquable. Rien, en effet, ne les rebuttait: la dou1eur des séparations, les privations, les mauvais traitements', l’exil ne les découragérent jamais. Pleins de santé, décidés, cofite que cofite, a se tailler de nouveau, un domaine, confiants dans le Divine Providence, ils travail- =laient sto'iquement sans se soucier du ‘lendemain. Et pour- quoi se seraient—ils tracassés? N’avaient-ils pas la volonté de Vivre et des bras robustes'pour gagn'er leur vie et celle cl-e la famille? L’on pouvait tout attendre de tels hommes. Aucune générosité, aucun sacrifice, aucun dévouement, ne seraient jamais trop forts pour eux. Et, on l’a bien vu, de~ puis, en maintes et maintes circonstances de notre vie aca—
dienne.
A mesure que les années succéd'aient aux années, l’ave~, nir se montrait moins difficile et plus serein. Les autres .nationalités aussi, devenaient moins fanatiques et plus conciliantes, grace a leur contact plus immédiat avec nos ancétres. Ceux—ci augmentaient en nombre et leurs pro- grés matériels s’affirmaient de plus en plus. 113 n’avaient pas encore de représentants dans le clergé, dans les pro— fessions li‘bérales ou clans =1e commerCe, mais cela Vienclrait
avec le temps.
En 1828, le premier prétre acadien, natif de l'Ile mon~ tait a l'autel, dansvla personne de l’abbé Sylvain-E. Poi— rier. A partir de cette date, les Acadiens de l'Ile, se sen~ tirenlt, pour ainsi dire, baptisés de nouveau. Dorénavant,