8 ' ' RUSTICO PAROISSE ACADIENNE

que nous allons tacher d’établir aussi exactement que les do- cuments a notre disposition nous permettront de le faire, mais pour y parvenir, il nous faudra remonter un peu plus loin dans le; passé et commencer avec un apergu de l’histoire de's premiers établissements frangais dans l’Ile St-Jean.

Le 15 avril 1720, dans le havre de Rochefort, France, se trouvaie‘nt trois petits navires chargés de 300 passagers, de provisions et de munitions, en un mot, de tout ce qui était censé nécessaire a l’établissement d’une nouvelle colonie dans un pays inculte et sauvage. Quatre moi-s plus tard, 1e 23 aofit, ces mémes navires mouillaient dans la rade de port Lajoie (Charlottetown). Aussit6t débarqués, aprés leur long at pé- nible voyage, les nouveaux 'colons se mirent a l’oeuvre. La forét cauvrait toute l’étendue de ce nouveau pays et descendait méme jusqu’a; la falaise. Cela demandait du courage pour at— taquer cette forét vierge; mais ces hommes étaient de la race (les pionniers etvdes défricheursf Au bout de quelques semai- nes, l’on .avait préparé un emplacement pour une petite ville; on y contruisit quelques maisons pieces sur pieces; un fort avec quatre bastions y fut bati; on éleva. une grande croix noire au- dessus d’un terrain consacré aux morts et'le premier établis~ sement francais dans l’ile Saint—Jean venait d’étre fondé.

En 1728, eut lieu le premier recensement officiel de l’ilc Saint-Jean. Au h'avre aux Sauvages, connu aussi sous les noms de Cadocpiche et havre a l’Anguile, i1 y avait 58 habi- tants, doutfsix, Le Garenne, Blanchard, Chiasson, Deveau, Re- caud et Audry venaient de l’Acadie; de Normandie, cinq fa- milies: Champagne, Thomas, Le Comte, Durel, Tanquerel; de Bayonne,’~D_agu_et; de Saint-Male, Dumesnil. A l’exception du Canadian La Forestrie, .qui y était arrivé en 1725, tous les au- tres étaient venus en 1728. Tous les h'abitants de ce village s’adonnaient a l’agriculture, et ce fut pendant longtemps 1e villagele plus prospére de l’ile.’ A la riviére du Nord—Est il y avait Pierre Martin, Joseph Martin et Antoine Gourdeau. A Tracadie, Francois Boudrot, Michel Bourque, Jean B'éliveau et Charles Bourque; -A la pointe-de—I’Est, Mathieu Turin, Giraud et Joseph Durocher; Au havre Saint—Pierre, Francois Douville, Charles Le Charpentier, Dubois, Pierre Carrica, Renaud, Cos- set, Jean Madré, Noel Le Boulanger, Genet, Le Gallet, Pierre Préjean, Le Buffle,‘Etienne Poitevin, Dominique Duclos, Char- les Fouquet, Jean LeBreton et Deloyal; Au port Lajoie, Michel HachéLGaland, Piexfre Jacquemin, Charles Haché-Galland, Pierre Haché-Galland, Bertaux, J.-B. Haché-Galland, Joseph Prétieux, Joseph Haché—Galland, Michel Hébert, Pierre Buhot, Pierre Desmoulins; A Malpec (aujourd’hui, Low Point), Pier- re Arsenault, Charles Arsenault et Jean Lambert.