RUSTIGO — PAROISSE ACADIENNE 16 tres qui ont inspire "l'Evangeline" de Longfellow, dont le char- me est d'autant plus penetrant et exquis, qu'il est l'expression de la verity historique. Ici comme a la Grand-Pree, c'etait The thatch-roof village, the home of Acadian farmers, Men whose lives glided on like rivers that water the woodlands, Darkened by shadows of earth, but reflecting an image of heaven, les toits de chaume du village, la demeure du laboureur acadien, dont la vie, voilee par les ombres de la terre s'ecoulait comme les ruisseaux qui arrosent les terres vierges". "Cependant, ecrit Rameau de Saint- Pere, il ne fut rien outrer et ne pas les revetir, par l'imagination, d'une aureole ro- manesque; les Acadiens n'etaient ni poetiques, ni enthousiastes, ni rSveurs; c'etaient tout simplement de braves gens, tres obli- geants les uns pour les autres, tres religieux, tres devoues a leur lamille, et vivant gaiement au milieu de leur enfants, sans beau- coup de soucis; on pourrait peindre leur physionomie en deux mots: c'etait un peuple honnete et heureux". Le capitaine Brook Watson, qui prit une part active a la proscription de 1755, nous a laisse le recit suivant: "C'etait un peuple honnete, industrieux, sobre et vertueux; rarement des querelles s'elevaient entre eux. En ete, les hom¬ ines etaient constamment occupes a leurs fermes; en hiver, ils coupaient du bois pour leur ehauffage et pour leurs cldtures, et faisaient la chasse; les femmes s'occupaient a carder, a filer et a tisser la laine, le lin et le chanvre, que ce pays fournissait en abondance. "Ces objets, avec les fourrures d'ours, de castor, de loutre et de martre, leur donnaient non seulement le confort, mais bien souvent de tres jolis vetements". "Leur pays etait tellement abondant en provisions, que j'ai entendu dire qu'on achetait un boeuf pour ciftquante chelins, un mouton pour cinq et un minot de ble pour dix-huit deniers. "Je n'ai jamais entendu parler d'infidelite dans le mariage parmi eux. Leurs longs et froids hivers se passaient dans les plaisirs d'une joyeuse hospitalite. Comme ils avaient du bois en abondance, leurs maisons etaient toujours confortables. Les chansons rustiques et la danse etaient leur principal amuse¬ ment". Et le colonel Edward Cornwallis , gouverneur general de la Nouvelle-Ecosse de 1749 a 1752, celui-la qui preluda de la ma- niere la plus brutale a la proscription de 1755, voici ce qu'il di- sait dans un discours adresse aux Acadiens eux-memes, le 25 mai, 1750: "Nous connaissons bien votre industrie et votre tempe>an-