20 - RUSTICO —— PAROISSE ACADIENNE _________.___.._..____.—_————————-—

Kelsy, Moore et-Wilson. Il ajoute que le vaisseau du capitaine Moore s’engloutit dans le détroit de Canseau; 1e vaisseau “1e Parnasse” fut perdu au méme endroit. Le “Narcissus” s’échoua. mais fut renfloué, et la. plupart des autres vaisseaux furent avariés avant de quitter Canseau. Lord Whitmore écrivant a Pitt, “Lord Rollo a embarqué 2200 Acadiens a l’ile Saint-Jean, mais la plus grande partie d’une paroisse élognée a. dfi étre laissé pour le printemps suivant”. ‘MacLellan, l’auteur de “Louisbourg”, parle, lui, de 3,540 déportés. De neuf bateaux mentionnés, un resta trois mois au large de Plymouth avec ses 130 passagers a peine nourris et mourant de soif; un autre poussé par une tempéte, débarqua in Boulogne 179 survivants; deux autres coulérent, entrainant 700 victimes dans les flots. Brook Watson parle, en une lettre au Révérend Dr. Andrew Brown, de 1350 Acadiens qui sombrérent ainsi dans la traversée d‘Amérique en Europe.

L’abbé Casgrain dans “Une Seconde Acadie” a une émou- vante page décrivant ce qui a dfi se passer les derniers jours avant 19‘ départ des habitants de leur bien-aimée vile Saint- Jean.‘

"LES s‘emaines qui s’écoulérent depuis 1e jour ou tout es- poir de rester dans l’ile fut perdu jusqu’a la dissolution des pa- roisses par le départ des curés ont dfi étre marquées par des incidents d’un profond intérét qui ne seront pjamais connus, car aucun de ceux qui en ont été les témoins ou les auteurs, n’en ont laissé de récit. Mais i1 suffit de réfléchir sur 1e sort lamen- table qu’avaient devant les yeux les inforunés qui se voyaient chassés de leurs demeures et expropriés de leurs biens, pour avoir une idée de leur désolation. Qu’on se représente seule- ment les scenes déchirantes qui se renouvelérent dans chaque habitation au moment du départ des familles, les appréts de ce départ, les moissons abandonnées sur pied ou récoltés par d’au- tres, les bestiaux délaissés dans les champs. Mais surtout, qu’on se transporte dans les églises, les derniers di-manches qu’on eut it y passer, les adieux des curés a leurs paroissiens, 1a. derniére messe entendue au milieu des sanglots et des torrents de larmes, la supréme exhortation au moment de sortir de l’église pour n’y plus rentrer, puis les embrassements, les ser— rements de mains avant de se séparer. Enfin, 1e jour du départ venu, le peu d’objets qu’on pouvait emporter chargés sur les voitures; qu’on se figure l’abattement, le sombre désespoir des hommes; les pleurs, les cris des femmes et des enfants, en Iranchissant, pour la derniére fois, 1e seuil des maisons, de ces foyers domestiques 01‘1 ils avaient longtemps vécu, 01‘1 i1 espe- raient mourir. Qu’on les suive ensuite sur les chemins de l’ile, les uns venant de Malpec, de Saint-Pierre du Nord, de Saint—