. RUSTICO —- PAROISSE ACADIENNE 29

en 1867; l’ile du Prince-Edouard y adhéra le premier juillet 1873 seulement, année dans laquelle fut voté un crédit pour le rachat d’une partie du domaine seigneurial. Le gouvernement de la Puissance du Canada accorda un subside de $800,000 .3111, gouvernement provincial pour le rachat des terres. En 1875, la legislature provinciale adopta un projet de loi, la “Land Pur- chase Act”, qui obligea les gros propriétaires a vendre leurs do- maines au gouvernement. On revendit ces terres aux colons qui devinrent alors de vrais propriétaires. Cette question des terres causa bien des difficultés et retarda beaucoup la coloni- sation. I] y eut méme révolte et soulévement des habitants de différents cantons en plusieurs occasions. Parmi ceux qui firent de la prison en consequence de ces révoltes, il y eut quelques . Acadiens: Joseph Doucet et Pierre Gallant, de Rustico, furent condamnés a deux ans de priso-;n mais sur les instances de leur curé, 1e Pére Georges—A. Belcourt, ils furent remis en liberté au bout de quelques mois. Cette opposition énergique aux exac- tions des propriétaires ne fut pas pour peu dans la solution de cette question, car peu d’années aprés, la loi ci-haut citée fut adoptée et l’affaire fut définitivement réglée.

Voila done, a peu pres, les antécédents des peres des Aca— diens qui devinrent les premiers colons de Rustico vers 1763. Il semble que les Buote, les Gauthier, les Doiron, les Doucet, les Gaudet, les Gautro, les Commeau, les Chiasson, les Blan- chard, les Boudreau, les DesRoches et probablem‘ent d’autres encore, qui revinrent dans l’Ile St-Jean, furent en 1758 trans- portés d’abord en France par les Anglais et ensuite ramenés a St-Pierre et Miquelon par les frangais. De 1a ils revinrent a l’Ile Saint Jean. Quant aux Gallant, Martin, Pitre, et d’autres encore i1 semble que pour la. plupart ils se soient échappés et aient évité 1a deportation. Les Pineau, les Blaquiere, les Le- Clair et les LeBrun, dont les encétres n’étaient pas en Acadie avant 1a dispersion, accompagnérent de Miquelon ces familles acadiennes qui passérent a Rustico. Les Gallant, les Pitre, et les Martin se refugierent au fond des foréts de Miramichi et de la Baie des Chaleurs, et vers 1763 revinrent a File en passant par la Baie Verte. Dans les archives canadiennes nous trouvons plusieurs lettres de Miquelon signées par un grand nombre d’A— c‘adiens qui semblent confirmer cette affirmation.

Il est de tradition que Louis Gallant fut le premier habitant de Rustico apres 1a déportation. Il vint s’établir sur le bord de la “riviere a Louis” en 1762 on 1763. Il y fut suivi de ses trois freres Jean, Joseph et Basile, et de Jean Pitre. D’apr‘es une carte qui se trouve aux Bureau des Terres a Charlottetown o_n apprend qu ’en 1765 i1 11 ’y avait pas de‘ ‘maison” sur le Lot 24;