30 RUSTICO — PAROISSE ACADIENNE
il y avait seulement des “ca'banes d’hiver”, “Winter Cabins”. 11 y avait cependant 60 acres de terre défrichée.
Ces cinq familles ainsi que plusieurs autresqui les rejoi- gnirent peu aprés s’ét-aient établies sur des terres sans s’assurer de baux qui leur en garantiraient la possession. Le Lot 24 avait été adjugé en premier lieu aux lieutenants-colonels Francis MacLean et Charles Lee. Ceux-ci ne s’occupérent point de co- lonisation ni ne dérangérent les families acadiennes qui s’étaient établies sur leur lot. Cependant un peu plus tard ils cédérent leurs droits 5. Isaac Todd, marchand juif de Montréal. Celui-ci donna pl-eins pouvoirs 2;. Alexander Fletcher, de Char- lottetown, qui se rendi-t sur les lieux et forca ces gens de signer des baux en perpetuité pour leurs terres. Les premiers baux sont en“ date du premier .mai 1787. Ci-suit la liste des noms des locataires: Firmin Martin, Pierre Martin, Jacques Peters (Pitre), John Peters Sr., John Peters, Jr., Joseph Gallant, Pierre Gallant, Basil Gallant, Bonaventure Martin, Jean Blan— chard, Frangois Blanchard, Pierre Gauthro, Alexis Doiron, Francois LeBrun, Pierre Gaudet et F r a n c e Buote. Un ' seul, Jacques 'Peters, savait signer. En 1803 James Hodges, de Chepstow, en Ecosse, devint propriétaire (111 Lot 24. Un peu plus tard cette propriété fut léguée a la famille the John HodgesWinsloe, de Trellick, en Angleterre, et William Hodges, fils de James Hodges et neveu de James Hodges Wins- loe en fut nommé ge'rant'. ’Pendant plusieurs années ce fut lui qui recevait les loyers, “rentes” des terres de James Hodges
Winsloe. _
En 1772, une cinquantaine de familles des Hautes Terres d’Ecosse, vinrent s’établir a Scotchfort (l’ancien St-Lou‘is-Du- Nord-Est-des—Francais). Ils avaient amenés avec eux l’abbé James MacDonald, car ces gens étaient fervents catholiques. C’était méme leur attachement a leur religion et les persécu- tions dont ils furen-t les fictimes, qui les avaient forcés de sortir de leur ancienne patrie. Trés généreusement l’abbé MacDonald s'occupa des familles acadiennes de Rustico, de Malpec et de la Baie de Fortune. De 1772 a 1785, date de sa mort, l’abbé MacDonald se dévoua. sans compter pour ces fa- milles. Il s’y attacha si fortement et y consacra une si forte partie de son temps que ses compatriotes écossais s’en plai- gnaient et lui reprochait de passer trop de temps dans les mis- sions acadiennes. Les documents de cette époque nous mon, trent aussi que les peres Bailly, Le Roux, et Bourg, dans leurs pérégrinations 1e long des cétes des Provinces Maritimes visi- térent les Acadiens de Rustico. Le pére Bourg qul visita les Acadiens de l’Ile en 1785 nous dit qu’il y avait alors environ une cinquantaine de familles acadiennes dans toute l’Ile. Pen-