RUSTICO —- PAROISSE ACADIENNE 31
dant toute la période de 1763 a 1790, ce fut donc que rarement que les Acadiens de Rustico recurent la visite de prétres. C’est pour cette raison que l’évéque de Québec, Mgr Desglis dans un mandement en date du 6 octobre 1785, autorisa Jean Doucet a baptiser dans toute l’Ile et a recevoir les consentements de mariage. Ces mariages devaient étre rehabilités lors de la vi- site d’un prétre. Ce Jean Doucet était fils de Michel Doucet et Louise Belliveau et il a de nombreux descendants aujourd’hui a Rustico.
Au mois d’aofit 1790, arriva dans l’Ile Saint-Jean, un hom- me extraordinaire dans la personne de l’abbé Angus—Bernard MacEachern, qui plus tard devint le premier évéque du diocese de Charlottetown. Jusqu’a l’arrivée des abbés de Colonne let Pichard a l’automne de 1799, l’abbé Machchern fut le seul prétre résidant dans l’Ile. Il dut par conséquent visiter~. tous les catholiques a partir du Havre aux Sauvages jusqu’a Malpéque. Comme l’abbé MacDonald, il s’attacha aux Acadiens si fortement que les Ecossais se plaignaient que loquu’ils en avait besoin, il leur fallait souvent aller 1e chercher dans les missions acadiennes.
De 1763 a l’année 1800, les Acadiens comme les autres habitants de l’Ile ne faisaient pas beaucoup de culture. Ils vivaient plutét de péche et de chasse. Plusieurs Acadiens de Rustico posséd-aient de petites goélettes et ils faisaient des vo- yages :1 Halifax, a Québec et aussi a Terreneuve. Ils étaient les caboteurs de l’époque.
Dans les registres du port de Charlottetown a partir de 1789 a l’année 1804, nous trouvons que 42 batiments furent en- registrés. Sur ce nombre, 18 appartenaient a des Acadiens de Rustico. C’étaient Simon Gallant qui fit enregistrer la. “Char- lotte”, et la “Marie”, chacune de 40 tonneaux; Joseph Gallant fit enregistrer 1a “Success” de 45 tonneaux. Joseph Pitre, Jean Gauthier, Joseph, Blanchard, Etienne Gallant, Xavier Doiron, Firmain Blanchard, Joseph Doiron, Firmain Martin at Charles Gallant firent enregistrer des goélettes jaugeant de 30 tonneaux a 65 tonneaux. Le gouvernement payait alors un subside de cinq livres pour chaque vaisseau de 25 tonneaux construit dans l’Ile. Jusqu’a l’année 1830, les Catholiques n’avaient pas droit de voter aux élections, ni de recevoir des subsides d’argent du trésor publique. Afin d’accorder ce subside de cinq livres nous trouvons qu’en 1827, la Législature Provinciale dut par vote unanime adopter une résolution qui permit an gouvernement (l’octroyer ce subside de cinq livres a Charles Gallant et a. Fir- min Blanchard pour leur nouvelle goélette 1a “Dispatch”, vais- seau de 40 tonneaux.
Vers 1a fin du 18e siécle, la Providence fit sortir de France