RUSTICO — PAROISSE ACADIENNE 41
nistre tous les sacrements. Faut- il porter le St Viatique a un malade? Il 1e renferme dans un porte-Dieu, le met dans une de ses poches, son étole chiffonnée dans l’autre, et avec cela. iI se rend chez son malade, en habit bourgeois, donnant la main 2‘). celui—ci, causant avec celui-la, quelquefois couchant en route, sans que personne soupgonne de que] précieux dépot il est chargé. Si 1e malade est trop éloigné, i1 emporte avec lui ce qu’il appelle sa chapelle, souvent tries-incomplete, la dresse auprés du lit du malade, y célebre 1a Sainte Messe et 1e com-mu- nie. Se présente-t-il des enfants a baptiser? i1 leur administre ce sacrament dans la premiere maison oil i1 se trouve, ayant toujours avec lui les saintes huiles, et bénissant au besoin de l’eau qui n’est pas baptismale. Voila un des effets des persécu- tifin-s suscitées en Ecosse contre les pauvres catholiques. Leurs pasteurs obligés de leur administrer en secret les sacrements et la parole de Dieu, et craignant d’étre traduits devant les tribu- naux séculiers et condamnés a mort, s’ils étaient découverts, se sont trouvés dans la nécessité de supprimer toute 1a partie exte— rieure du culte qui n’était pas strictement essentielle, et sans doute ils ont été autorisés 11 en agir ainsi: l-es persecutions finies ils ont continué par habitude de remplir leurs fonctions avec aussi peu d’appareil. Passes en pays étranger, ils y ont porté leur cérémonial, et il est presque impossible de leur faire en— tendre que le respect du a la religion dans un diocese 01‘1 elle est entierement libre, exigerait de leur part 'un peu plus de décence extérieure. Le chant est aussi étranger a leurs églisesmque les cérémonies ou les ornements. Et chose admirablei, la foi des fideles ainsi d-esservis estd’u'ne vivacité qui surpa’sse l’i‘ma’gina- tion. On en verra. des traits dans la suite d-e ce journal.
“La visite de la mission de Rustico, ou Racicot, (car on varie sur ce 110m) devant suivre celle de Malpec, parce que Rasticot nommé par les Anglais Harris Bay, est du méme cété de l’Isle, il fut arrété qu’on‘ s’y rendrait par eau 1e lundi matin. Le dé- part était fixé pour quatre heures, et a six on était encore a terre, chacun étant retenu par le besoin de dormir ou par la. pluie abondante tombée cette nuit-la. Le temps se répara né- anmoins. Le colonel Compton, revenu de sOn voyage 1e jqur précédent, reconduisit ses hotes au rivage et leur donna 1e ca- pitaine Compton, son fils, pour les accompagner jusqu’a la sor- tie de la baie d’ou il devait amener au Pavillon quelques dames arrivées dans un Brig 01‘1‘ elles avaient été horriblement maltrai- tées a la fin de juin par des montagnes de glace, dont une avait heurté assez rudement 1e beaupré pour le faire entrer dans le ventre du brig et tuer un homme qui se trouvait sur son chemin
clans la cale. “11 y a 8 lieues du goulet ou de l’entrée de la. baie de Malpec