44 RUSTICO — PAROISSE ACADIENNE
sont-elles exemptées en méme temps que celles des Acadiens cn sont si affligées? C’est sur quoi chacun peut former telles conjectures qu’il lui plaira. L’évéque, aprés avoir entendu la- dessus plusieurs personnes,‘ se borna a leur dire par maniere de consolation, que ces voix n’ayant réellement fait de mal a per: sonne, il importait peu qu’elles cessassent ou continuassent de se faire entendre.
“Il n’y avait plus d’apparence de rencontrer de sauvages, si ce n’est quelques familles éparses, dans le cours de la mission. Voila pourquoi l’évéque une fois rendu a Rusticot, donna a M. Painchaud la liberté de retourner au lieu ordinaire de sa rési- dence, éloigné de plus de 100 lieues. Deux ouvrages essentiels l’y rappelaient, savoir: la mission de Pereé qu’il avait a peine commencée lorsqu’il fallut s-e mettre a la. suite de l’évéque, et cel- le de Ristigouche 01‘1 il fallait passer un mois dans le cours de cet été, pour l’intruction et la confession des Micmacs de l’endroit. Il recut done joyeusement son congé, se rendit a Charlottetown, et y ayant trouvé 1e capitaine Dugast, qui ne devait reprendre l’évéque a son bord que huit jours plus tard, i1 l’engag-ea a l’al- ler conduire a Géda'ique of: i1 n’aurait su autrement par quelle occasion se rendre. La il lui était facile de trouver une berge qui 1e conduirait dans la Baie des Chaleurs 01‘1 ses devoirs l’ap— pelaient. Le capitaine Dugast, avec sa complaisance ordinaire. se préta de bonne grace a ses désirs et fut de retour a l’Isle Saint-Jean au moment on You allait avoir besoin de lui. Mais l’abbé Painchaud, arrivé a Géda‘ique, n’y trouva que des femmes, et des‘ femmes éplorées, qui lui apprirent que la guerre était dé- clarée, que le tiers des miliciens de la province (le Nouveau- Brunswick) étaient mis en réqui-sition pour la défense du pays, et que leurs maris et leurs enfants étaient allés tirer au sort a Bouctouche d’oii i1 ne devaient revenir que dans trois. jours, circonstance qui mettait a son départ de l’endroit un obstacle invincible. Le cher abbé ne manqua pas d’écrire aussitét a son évéque, pour lui' donner avis d’un événement qui lui comman- dait d’abréger son, voyage, afin de ne pas tomber entre les mains des corsaires ennemis qui allaient probablement infester le golfe. Cette information fut regue avec reconnaissance; mais 1e vrai motif qui fit revenir l’évéque sur ses pas, sans avoir été aussi loin qu’il se le .proposait, fut moins l’appréhension des corsaires américains, que la saison trop avancée qui lui com- mandait de se rapprocher de Québec, 01‘1 il était possible, d’ail- leurs, que sa présence fut requise, méme a l’occasion de cette guerre.
9 juillet — La. visite de Rasticot fut terminée 1e jeudi ma- tn. Cependant on ne put protiter du reste de la journéé' pour se rendre a St-André, paroisse 01‘! M. McEachern fait sa princi-