48 RUSTICO PAROISSE ACADIENNE

le comté de Kings; Isidore Gallant devint médecin, et Henri Fitzgerald obtint une position importante aux chemin de fer Canadian National. Le professeur Landry enseigna aussi 1e chant et la, musique. Il organisa une fanfare qui pendant bien des années fut trés recherch-ée a l’occasion de fétes et célébra- tions publiques en différentes parties de l’Ile.

L’abbé Belcourt fut aussi 1e fondateur de “l’Institut de Rustico,” qui correspondait a pen pres avec ce que nous appe- lons aujourd’hui “Cercles d’Etudes.” Pour étre admis membre il fallait s’abstenir completement de faire usage de boissons enivrantes. 11 y avait réunion deux fois par mois. L’abbé Bel— court qui en était 1e directeur, donnait toujours une conférence a chaque réunion. Pour mieux réussir dans cette entreprise il fonda une bibliothéque pour laquelle i1 obtint pendant plusieurs années de l’empereur Napoléon III un don annuel de mille francs. Afin d’encourager la lecture de ces livres 'a chaque réu— nion i1 faisait raconter par quelque lecteur la substance du volume qu’il avait lu depuis la derniére réunion. Par ces mo- yens et d’autres encore le pere Belcourt réussit a opérer un réveil remarquable parmices paroissiens. On peut meme affir- mer et sans hésitation que le pere Belcourt imprima a l’oeuvre de l’éducation dans cette paroisse une impulsion dont on se res- sant encore.

Ce fut aussi l’abbé Belcourt qui, se rendant compte que le trop plein de la. population de sa paroisse et l’impossibilité dans laquelle elle se trouvait de se procurer de nouvelles ter- res dans le voisinage posait un probléme aigu, encouragea les jeunes ménages a émigrer, par groupes, au Nouveau-Bruns- wck, a Matapédia, ou encore dans d’autres parties de l’Ile oil i1 y avait encore des terres vacantes. Ainsi au mois de mai 1860, douze familles quittaient Rustico en goelette et se ren- daient a Matapédia. Nous avons pu recueillir le nom de sept de ces families seulement. C’étaient les familles de Fabien Doi- r0n, Maurice Blaquiere, Simon Martin, Joseph Doiron, Thomas Doiron, Sylvestre Pitre et Jérémie Pitre. Ces gens ainsi qu’un grand nombre de famillesjes suivirent durent beaucoup souf- frir, mais ils tinrent bon, et leurs descendants aujourd’hui cons- tituent la paroisse de Saint-Alexis qui compte au dela de 1500 personnes, sans compter la paroisse de Saint-Francois qui a été érigée canoniquement en 1922.

De 1860 a 1890, une soixantaine de familles quittérent Rustico et s’établirent dans la nouvelle paroisse de Bloomfield. Ci-suit la liste des noms des chefs de la plupart de ces familles:

Dominique Gallant (Menac); Joseph Martin (Germain); Dominique Pitre (Gros); Alphée Gallant (Thomas); Eusebe Gallant (Thomas); Stanislaus Gallant (Méléme); Etienne