How much can one man out in a day?

The conservation of the forest.

The King ’3 expenses.

L’on vient de voir que le raport en France ne luy coutera que cinq sols par pied cube en le faisant raporter par les Vais‘. de ses sujets et qu’il epargnera mesme cette depense quand il Ie fera raporter par ses propres Vaisseaux.

ll faut presentement faire voir que ces bois ny luy couteront au plus, pour la coupe, l’ecarisage et le transport et l’embarquement sur des gabarits que cinq sols par Pied cube et qu’a ce prix il enrichira les Soldats et leurs officiers qui les feront travailler.

ll n’y a point d’homme qui ne puisse couper et ecarir au moins Vingt Pieds cubes de bois par jour, les bons ouvriers en coupent et ecarissent en France jusques a 30 a quarante Pieds; mais comme les soldats n'y seront pas d’abord experts on n’estime leur travail que sur le Pied de Vingt Pieds par jour. Sur ce pied le Roy paiant a un soldat, d’ailleurs Nouri, Vetu et Solde, Vingt Pieds cubes de bois a raison de cinq Sols le pied, il gagnera cent sols par jour, ce qui serait exorbitant mais comme il sera juste et necessaire mesme qu’il partage ce guain avec ses officiers, le Roy pourra regler qu’il sera payé aux soldats trois sols par pied cube et deux sols aux officiers pour le engager a faire bien travailler leur soldats et Sa Majesté ne doit pas avoir regret de l’avantage qui leurs en reviendra, puisque de son Coté elle gagnera les deux tiers de la depense qu’elle fait actuellement pour les bois qui luy sont necessaires.

Outre le benefice que le Roy trouvera sur les bois, matures et Merrains, si on ajoute le Bray, Ie goldron et les Bestiaux dont on pourra peupler cette Isle, i| n'y en a peut etre aucune qui puisse devenir plus utile a la France, mais pour Rendre cet Etablissement parfait, il faudra marier tous les Soldats qu'on y fera passer afin de la peupler et cultiver et pour ne pas laisser tarir la source de ces bois, || sera necessaire d’avoir attention de laisser croitre en futaye tout le terrain qui ne sera pas cultive afin qu’il soit toujours dans les Suittes une Resource pour les bois dont la France pourra avoir besoin.

La seule avance que Ie Roy sera obligé de faire pour le succes de ce projet consistera a envoyer aux soldats qu’on y fera passer a chacun cinq a six bonnes haches bien asserées, deux meulles par compagnie pour les aiguiser au besoin, et trois scies de traverse aussi par compagnie pour tronsonner les bois suivant les mesures qui leur seront donnés par le Charpentier du Roy qui sera envoyé pour la Recette et mesure de ces bois, on pourra si on le juge a propos retenir dans les suittes cette avance sur

leur Travail, mais c’est un si petit objet qu’on ne croit pas que Sa Maj‘é. y doive faire attention.

Peut etre que M. Le Comte de St. Pierre a qui |’is|e St. Jean 3 ete concedée et qui pretend y avoir fait des depenses considerables pourra demander quelque dedommagement suposé qu’on se servit d’abord des Etablissements qu’il y a pu faire et cela paroit juste, le Roy ne pouvant trop recompenser ceux de ses Sujets qui se ruinent pour former de nouveaux etablissements dont Sa Majesté et le Royaume tirent dans les suittes tout l’avantage, mais en tout evenement, le Roy pourra aisement dans les Suittes dedommager M. le Comte de St. Pierre sur le benefice qu’il tirera de cette isle, laquelle contenant deux mil lieues carrées et huit millions d’arpens pourra un jour rendre au Roy en la concedant a raison de dix sols par arpent de Rente fonciere quatre millions de Revenu annuel.

Fait a Paris, le 11 feb. 1733, De la Boulaye.

(PAC, AC, C”B, Vol. 14, fols. 389-390v]

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